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Déclin auditif et déclin cognitif : un lien avéré ?

Par Brigitte-Fanny COHEN le 09/12/2019


Brigitte-Fanny COHEN

Chroniqueuse santé

@b_cohen1972

Experte en actu santé, Brigitte-Fanny Cohen rédige chaque jour des chroniques sur les innovations thérapeutiques et les astuces pour venir à bout des maux du quotidien.


Une étude américaine, publiée dans la revue spécialisée Alzheimer's & Dementia, montre un parallèle fort entre la presbyacousie et le déclin cognitif.

C’est connu et, à tort, considéré comme banal : beaucoup de personnes en vieillissant souffrent d’une presbyacousie. Cette baisse de l’audition avec l’âge, concerne 40% des 60-70 ans et plus de 50% des plus de 80 ans.

Depuis quelques années déjà les spécialistes se posent cette question : ce phénomène a-t-il un impact sur les facultés intellectuelles ? Quelques travaux scientifiques l’ont déjà suggéré.

Une nouvelle étude américaine confirme ce lien. Elle a porté sur 10 000 hommes, professionnels de santé, suivis pendant 8 ans, âgés de 62 ans en moyenne.

Résultat : oui, le risque de présenter un déclin cognitif est plus élevé chez les hommes atteints de presbyacousie. Il est 30% supérieur pour une perte auditive légère. 42 % plus élevé pour une perte auditive modérée. Et 54% supérieur pour une perte auditive sévère, non compensée par des prothèses auditives.

La réunion de famille


« Le cerveau est une machine à traiter les informations qui arrivent de tous les côtés, par l’intermédiaire de tous les sens. Quand il en reçoit moins, il s’appauvrit et « se rétrécit » en quelque sorte sur le plan fonctionnel. Par exemple quand, dans une réunion de famille, un des membres entend moins bien, il s’isole intellectuellement et petit à petit cet isolement favorise le déclin cognitif », explique le Pr Bruno Dubois, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

La presbyacousie pourrait même être un facteur accélérant l’apparition d’une maladie d’Alzheimer pré-existante. « Heureusement lorsque les personnes bénéficient de prothèses auditives, on voit qu’elles récupèrent non seulement sur le plan auditif, mais aussi sur le plan cognitif », poursuit le Pr Dubois.

Nombreux sont ceux qui le déplorent : ces prothèses ne sont pas encore bien remboursées, malgré un récent effort du gouvernement. Selon le ministère de la santé, le reste à charge supporté par l’assuré s’élève encore en moyenne à 1300 € pour appareiller deux oreilles, soit la moitié environ du coût des prothèses.


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